Mondial de handball 2017 : quand la famille du hand s’agrandit…

 Quand j’ai appris, pendant l’été 2015, que le mondial de Handball se passerait à Paris, j’ai commencé à guetter comment, quand et où acheter des places. Je me suis retrouvée sur Lille en 2016, c’est donc tout naturellement vers le pack 3 matchs proposé sur Lille, soit deux huitièmes et un quart de finale, que je me suis dirigée dès le mois de juin 2016. Car si la France passait les poules, l’équipe disputerait les deux matchs suivants au stade Pierre Mauroy…

Récit de mon plus beau souvenir de supportrice de tous les temps. Et pour les photos de ces trois rencontres du Mondial c’est par ici !

Mon arrivée dans la famille du handball

Elle a été plutôt tardive puisque j’ai commencé à 12 ans. Je n’ai même pas atteint le niveau dit des « -de 18 » (c’est la tranche d’âge en fait, mais qui est déterminante quand on joue en amateur depuis quelque temps), puisque j’ai subi LA blessure des handballeurs et footballeurs, en plein match : rupture du ligament croisé antérieur au genou droit. J’ai repris quelques années plus tard, avec l’idée de ne plus vraiment progresser mais de m’amuser malgré tout. Ce sport est donc responsable de la cicatrice que je porte et qui constitue presque une marque de reconnaissance entre joueurs et joueuses de hand.

En tant que spectatrice, je peux compter 5 souvenirs particulièrement marquants :

« La réclamation ne donne rien, a annoncé le Directeur technique national Philippe Bana. On a pioché dans la vidéo, j’ai été jusqu’au bout du règlement. A part le fait qu’ils ont mis deux filles qui étaient complètement incompétentes à ce niveau-là, on n’a rien à quoi s’accrocher »

  • Quelques mois plus tard, je vais voir Montpellier-Dunkerque, et je peux voir à cinq mètres de moi, sur le terrain, les fraichement médaillés d’or olympique comme Michael Guigou
  • En 2015, c’est en voyant le PSG jouer à deux reprises que je peux admirer en vrai William Accambray et Thierry Omeyer (les deux qui m’ont le plus marquée par leur performance et leur gabarit ; Karabatic n’était pas encore au PSG).

La réponse des supporters à la sous-médiatisation du Mondial 2017

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Crédit photo : Hélène Ladier / David Courbet

J’essaie d’éviter de me lamenter, d’habitude, de ne pas voir assez de matchs de handball en clair. Pourtant, il y en a, des occasions. Entre une fréquence assez forte de compétitions (les championnats du monde et d’Europe ont lieu chacun une année sur deux) et la performance de notre équipe masculine, et même de notre équipe féminine, on devrait en trouver, des téléspectateurs. Mais bon, on prend l’habitude de choper des liens streaming s’il le faut, de trouver des bars sympa avec Being ou autre chaine payante.

Seulement là, il faut qu’on m’explique comment ça se fait que lorsque le championnat du monde se passe chez nous, il n’y ait aucun moyen de préempter un minimum pour que plus de matchs que la finale soient diffusés sur une chaine gratuite ! Oui, OK, TF1 diffuse depuis les quarts. Mais d’une, il a fallu négocier sévère, et de deux, c’est TF1 et même pas une chaîne du groupe France Télé ! comment voulez-vous que les gens hors amateurs historiques de handball soient informés et s’intéressent à la chose ? C’est quand même dingue, qu’avec les enjeux liés au financement d’une compétition à domicile (avec une équipe favorite pour une fois !) on n’arrive pas à communiquer pour rentabiliser l’investissement, non ? C’est ainsi que j’ai découvert à retardement (alors que j’étais sur Paris au moment où des matchs de poule se passaient) qu’il y avait un village handball à Bercy Village (évidemment, l’affluence n’était pas vraiment au rendez-vous…).

J’ai été un peu consolée de voir que lors de la diffusion de la rencontre mardi, la chaîne TMC avait joué le jeu à fond (pratiquement toutes les chroniques de l’émission Quotidien faisaient référence au handball). L’ambiance sur le plateau était présente et résultat, la chaîne bat des recors d’audience (record historique de la TNT, devant le précédent détenu avec du foot !).

 

Et le peuple du handball est né…

Samedi 21 janvier (8ème, France-Islande) :

Mon chéri et moi découvrons le stade en configuration handball (28 000 places). On est désagréablement surpris de constater que notre catégorie 3 nous place très très haut (je ne pensais pas que les rangées monteraient autant). Soulagement : on a quand même une super vue. Question ambiance, c’est assez fort, surtout qu’on bat le record d’affluence pour du handball en championnat du monde. L’hymne national est entonné par tous et ça file des frissons. Le match ne commence pas sous les meilleures auspices puisqu’on se fait mener direct 3-0. Il faut attendre 15 minutes pour recoller au score (7-7) et la fin de la mi-temps pour mener d’un but (14-13 je crois). Ensuite, on décolle, et c’est un spectacle grandiose. On voit des tirs assez fous et un Titi flamboyant, ce qui nous ravit et nous permet de nous imposer 31-25.

Dimanche 22 janvier (8ème, Suède-Biélorussie) :

On a les mêmes places que la veille mais on parvient à se faire surclasser pour se retrouver à quelques mètres du terrain. C’est tout de suite autre chose de pouvoir assister à une rencontre en distinguant chaque mouvement et chaque expression de visage. La Suède se démarque assez facilement et humilie la Biélorussie 41-22. Forcément, on est content puisqu’on veut une belle affiche pour le quart de la France mardi. Mais on s’attendait à plus de créativité en attaque.

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Crédit photo : Hélène Ladier / David Courbet

 

Mardi 24 janvier (1/4 de finale, France-Suède) :

On pense savoir ce qui nous attend question ambiance mais en réalité, c’est fou et deux fois plus intense que samedi lors du huitième. Ca commence tendu. On ne se fait pas distancer de plus de deux buts, mais on ne parvient jamais à en mettre plus de 3 d’avance sans se faire rattraper immédiatement. On est mené d’un but à la mi-temps et c’est le stress. On se demande si le public aide et donne des ailes à nos joueurs ou si on met trop la pression avec les applaudissements et cris assourdissants. A 15 minutes de la fin, on est à plus 3. Puis +2. Puis +1 de nouveau. A 5 minutes de la fin, tout le monde dans le stade est debout et ne se rassiéra pas. A 58,30 minutes de jeu, on mène de deux buts. C’est bien parti mais deux buts en une minute et des poussières ça se met pour les suédois donc on ne sait jamais. Vingt secondes plus tard, je crois que c’est Remili qui met le 32ème but. Là, c’est bon, on explose de joie car 3 buts en une minute, c’est pratiquement impossible. Et vient le moment (33-30) où on a envie de hurler, de danser, de s’effondrer pour récupérer de cette tension, de rire, de pleurer, de courir vers les joueurs… Ils fêtent leur victoire dignement avec nous, et on sent qu’ils sont touchés de notre présence et soutien si nombreux. Je suis vraiment heureuse d’avoir pu être là pour ce moment si particulier qui devrait être l’un des plus marquants de la carrière de la plupart des Experts.

 

Je laisse les mots de la fin à Claude Onesta, en espérant que dès ce soir, en demi-finale ce jeudi 26 janvier, les Experts continuent de nous faire rêver et finissent par rallier les médias.

« Hier, au stade, j’ai eu une pensée pour tous ces vieux collègues, tous ces pionniers, tous ces gens qui ont, à une époque, œuvré dans la pénombre la plus totale et sans le moindre sou pour essayer de faire connaître notre sport, et j’ai vraiment eu de l’émotion, parce que beaucoup ne sont plus là, et je pense qu’ils auraient aimé voir ce qu’on a eu la chance de voir. »

   « Ces 28 000, ce n’est pas qu’un record, qui n’est qu’une ligne dans un livre, a-t-il poursuivi. A mon sens, c’est beaucoup plus qu’un record. On parle souvent de la famille du handball, et c’était effectivement un vrai moment de famille, mais on était tellement nombreux que j’ai le sentiment que la famille du handball est devenue le peuple du handball. »

Claude Onesta, le 25 janvier 2017.

 

PS : les photos de ces trois rencontres du Mondial sont disponibles ici !

 

 

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